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A propos

Voila des extraits du Grand Livre de la Gestalt issus de première partie, "Les fondements de la Gestalt", premier Chapitre "La spécificité de la Gestalt-thérapie".

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Le grand livre de la Gestalt, extraits du chapitre 1 :

La spécificité
de la Gestalt-thérapie

Sylvie Schoch de Neuforn


[...]

Ce que l’on peut attendre d’une thérapie

[...]

Ce qui motive la démarche : attentes et représentations
Pourquoi « va-t-on voir quelqu’un » ?

[...]

« Le thérapeute peut me débarrasser de ce qui me perturbe
et me fait souffrir »

Ce premier type de demande est calqué sur le modèle médical, qui considère que la santé est là quand aucun dysfonctionnement ne vient perturber les fonctions vitales, et que nos organes remplissent leur rôle sans attirer notre attention.
Une anomalie dans notre système produit un symptôme, et ce qui est demandé au médecin, c’est la réduction du symptôme et le retour à l’état initial. L’attention du praticien et ses investigations seront dirigées sur le dysfonctionnement, la personne étant prise comme un élément isolé et clos sur lui-même.

Ce modèle se nuance cependant peu à peu, à mesure que des considérations écologiques se font plus présentes, et que les incidences du milieu sont reconnues, comme c’est le cas de l’amiante ou pour des situations professionnelles pathogènes. Un médecin est de plus en plus amené à se demander en quoi l’environnement a pu participer à l’apparition du symptôme et de la maladie.

L’évolution des psychothérapies va dans le même sens. Au lieu de considérer seulement les facteurs intrapsychiques qui ont généré le trouble, ils prennent en compte le contexte et le type d’interaction que la personne a développé avec son milieu. C’est ce regard que porte la Gestalt-thérapie : elle n’intervient pas depuis une vision mécaniste qui considérerait qu’il y a quelque chose à réparer et que l’on peut agir pour restaurer l’état initial, mais elle a une vision que l’on qualifie d’organismique.

En Gestalt-thérapie, l’homme en effet, comme tout organisme vivant, est considéré comme indissociable de son environnement : il respire l’air, il est exposé à la lumière ou a l’obscurité, il est soumis à la gravité terrestre, il est en étroite relation avec les humains qui l’entourent, il est contingent des systèmes sociaux et des valeurs portés par sa culture.

[...]

« Je peux cesser de me mettre en difficulté »

Il est des plaintes qui sont moins assimilées à des symptômes psychiques mais qui témoignent aussi de souffrance, de frustration, de malaise. Ici, nous n’entendons pas un désir de revenir à l’état d’avant la crise, mais au contraire le désir de ne plus revenir en arrière et de ne plus répéter un comportement qui mène à l’échec.
La question que se pose souvent la personne est : « comment font les autres ? » Elle peut alors rechercher des modèles, des stratégies proposées dans des ouvrages de développement personnel, participer à des forums sur internet pour entendre ceux qui ont la même problématique.
Puis, cette première étape franchie, elle réalise que ses difficultés sont liées à quelque chose qui lui est spécifique et qui lui échappe, et elle va chercher un « autre » qualifié.
Elle peut alors s’appuyer sur la relation avec cet « autre » qui ne va pas lui donner des conseils, mais lui permettre de se dégager de ses répétitions et sortir de ses impasses. Elle sent qu’elle peut devenir plus joyeuse, plus désirante et engagée dans sa vie qu’elle ne l’a été par le passé, et envisage alors une vie qui vaut la peine d’être vécue.

[...]

[...]

Le gestalt-thérapeute s’attachera à construire une relation ou la confiance peut s’installer, à observer et accueillir ces signes et les mécanismes sous-jacents qui font penser au contrôle, sans les déjouer ni les combattre, et à solliciter l’attention de son patient sur ce qui fait qu’à certains moments il a besoin plus qu’à d’autres (c’est la différence qui permet la prise de conscience) de contrôler.

Jacques, par exemple, a-t-il conscience de contrôler à ce moment précis ? S’est-il senti menacé, de façon réelle ou fantasmée, par quelque chose que j’ai fait ou dit ? Comment sent-il cela dans son corps, à ces moments-là ? Il convient de favoriser toute prise de conscience, concernant aussi bien les pensées et les images que les émotions ou les sensations.

[...]


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Ce que l’on peut entendre en fin de thérapie…

« Il y a un avant et un après, mais je ne sais pas quand cela a basculé : c’est dans l’après-coup que je réalise. »

« Je m’accepte tel que je suis, du coup cela me donne de l’assurance et de la sécurité. Je n’ai plus cette tension qui me pousse à être autrement que je ne suis. »

« Je m’aperçois que je suis dépendant des autres, alors que je croyais pouvoir me débrouiller seul dans la vie. Mais au lieu de m’inquiéter, cela me donne un sentiment profond d’être relié, d’appartenir à un groupe ou à l’humanité. Je n’avais pas réalisé à
quel point cette autonomie acquise, l’était au prix d’une solitude profonde. Et aussi, je vois que je peux apporter quelque chose aux autres. »

« Je ne sais pas si j’ai changé, mais en tout cas au lieu de me sentir “pas comme il faut”, je me sens différent des autres et cela ne me pose pas de problème. Et du coup les autres non plus ne m’en posent plus. »

« Je me sens libre. Je n’aurais jamais cru cela possible, ce sentiment de liberté. Ça me pousse de l’avant, je ne sais pas où. »

« Je ne suis plus submergé par mes émotions comme avant, je n’ai plus de comportements impulsifs. Je vois venir, je n’ai même pas besoin de contrôler, ça redescend tout seul. »

« Je savais bien que quelque chose n’allait pas. J’ai réalisé que je m’étais coupée de ce que je ressentais, j’assistais à ma vie sans vraiment y participer. Maintenant, je suis plus en prise avec ce qui m’arrive et les autres m’affectent, du coup je peux aimer. »

« Ce qui a changé, c’est que je me lève le matin sans angoisse. C’est tellement plus cool ! »

« Dans le fond, ce qui m’est arrivé, c’est grave, mais cela ne valait pas la peine que je continue à empoisonner ma vie d’adulte avec ça. »

« J’ai encore des problèmes, mais maintenant je sais que je peux continuer seul, j’ai les outils pour les surmonter. »